Sarko et sa politique, Sarko et les médias.
77%! Effarant. De quoi je parle? Selon un sondage ifop, 77% des Français feraient confiance au ministre de l'Intérieur pour lutter contre la délinquance et l'insécurité. La désinformation (ou plutôt la non-information) est en pleine forme! D'ailleurs, la deuxième partie du sondage invitaient les sondés à choisir entre le ministre de l'Intérieur, Ségolène Royal, Lionel Jospin, Jean-Marie Le Pen, Dominique Strauss-Kahn et Philippe de Villiers pour savoir auquel d'entre eux ils font le plus confiance pour lutter contre la délinquance et l'insécurité. M. Nicolas arrive largement en tête mais une simple remarque, pourquoi y a-t-il 3 choix pour le PS? et pourquoi n'y a-t-il pas de candidat de l'extrême-gauche et du centre? Quelle impartialité cet institut de sondage!
Revenons à nos moutons...
Quelques résultats de la politique de Monsieur N.
La politique de Nicolas Sarkozy, sur quoi est-t-elle basée? Sur le sentiment de peur. Cette peur, ce sentiment d'insécurité qu'ont les français, que provoque-t-il? Une phobie du monde extérieur, une protection toujours plus grande de leurs biens (ex: alarmes, portes blindées... etc). Alors, les atteintes au bien ont diminué de 1,8%. Mais tous ces systèmes les plus ingénieux les uns que les autres, cela entraîne quoi? Des attaques directement à la personne. Ainsi, on note au cours des 12 derniers mois une hausse de 7,1% des atteintes volontaires à l'intégrité physique. En effet, les vols violents sans arme ont augmenté ont de 8%, les vols violents avec arme de 1,8%. On constate aussi une hausse des menaces, +4,8%.
cf: chiffres OND
Pourquoi 77% le croient le apte à régler les problèmes de ce domaine alors que les résultats montrent bel et bien son incapacité et même sa dangeurosité? Parce que ces résultats, on en parle pas, en tout les cas pas assez. Parce que sa communication populiste fonctionne à merveille, Monsieur, toujours sur le terrain de l'action! Mais une action mauvaise qui elle, ne fonctionne pas!
Monsieur N. et ses amis les médias.
Eh oui, le rôle des médias!
Chef de l'UMP, ministre de l'intérieur et président du conseil général des Hauts de seine, par ses diverses fonctions, Sarkozy a en sa possession un imposant carnet d'adresse, dans lequel se trouvent les grands propriétaires de médias.
Parmi la liste:
- M. Martin Bouygues: actionnaire de UMP-TV, euh pardon... TF1 j'voulais dire. Celui-ci est le parrain de son fils.
- M. Bernard Arnault: La Tribune, Investir et Radio classique. Sa fille s'est mariée en présence de Sarkozy.
- M. Lagardère: Europe 1, Europe 2, RFM télés (MCM, Europe 2 TV, Canal J). Sarkozy lui a régler un conflit d'héritage.
- M. Serge Dassault: Socpresse, Le Figaro, Valeurs actuelles. Sarkozy lui a démélé la succession de son père.
En 1983, lorsque Sarkozy s'emparre de la fonction de maire à Neuilly (ville qui compte 2400 entreprises, donc de nbx patrons), il crée le club Neuilly Communication où est le PDG d'M6, M. Nicolas de Tavernost par exemple. Il s'entoure également de publicitaires comme M. Philippe Gaumont (FCB) et de grands annonceurs comme Lindsay Owen-Jones (L'oréal).
En 1994, Sarkozy est ministre de la communication et de ministre du budget, ceci lui permit d'être à la fois décideur politique et pourvoyeur de fonds publics des grands groupes des médias.
En 2002, Sarkozy est ministre de l'intérieur, TF1 met en scène un climat d'insécurité qui permet la riposte ministérielle.
En novembre 2005, lors des émeutes de banlieues, une cellule de communication est mise en place, Place Beauvau, l'information passe dorénavant par le prisme du ministre de l'intérieur. Lequel joue au pompier pyromane.
Il multiplie ses interventions dans les JT, il est 3 fois l'invité de "100 minutes pour convaincre"... Il use de formules interrogatives et d'anaphores, d'effets de sidération par les images, de son soit-disant "parler vrai"...etc Monsieur Nicolas Sarkozy plaît aux médias. Côté presse, il tutoie les journalistes et essaie de les valoriser... Depuis mai 2005, on a pu compté une moyenne mensuelle de 411 articles contre 220 pour Villepin lorsqu'il exerçait la même fonction.
Pour satisfaire ses amis (Lagardère, Bouygues, Dassault...), il prend des positions très libérales sur la défiscalisation des entreprises, l'impôt sur la fortune ou encore sur les droits de succession. Après, peu importe qu'il se trompe ou contredise (CPE, Liban...), personne ne le lui fait remarquer. Et de même en ce qui concerne l'échec de sa politique!
Voilà pourquoi l'on peut dire que "jamais dirigeant politique n'avait bénéficié autant que lui de l'appui des patrons de presse"...
cf: Marianne n°490, Le Monde Diplo n°630